mercredi 19 mai 2021

Sortie Nature, agriculture et biodiversité

Compte-rendu de la sortie du samedi 9 mai 2021

Découverte du milieu agricole et ses oiseaux sur Chabosse, commune de St Saturnin du bois, animée par deux intervenants : un agriculteur et un naturaliste.

 

                                                                           

En route à Chabosse sur les terres de Stéphane Guibert, agriculteur, pour découvrir en particulier l’Oedicnème criard appelé aussi chez nous le Courlis de terre et quelques parcelles cultivées.

Oedicnème criard©Laurent Toquebiol
De nombreux participants, par groupes, suivent la déambulation. Laurent, animateur LPO nous fait la visite. Il est plus spécialement chargé d’étudier et de protéger des oiseaux AGRICOLES de notre territoire du Pays d’Aunis. Ces volatiles sont au nombre de 10. Et ce n’est pas un hasard si nous allons et pouvons en voir.
Nous verrons 6 espèces : Oedicnèmes criards, Busards cendrés, Busard St Martin, Alouettes des champs, Fauvettes grisettes, Bruant proyer.     Nous sommes sur le fief de Bouquincand. Stéphane fait partie des agriculteurs volontaires engagés pour protéger les nids des Oedicnèmes criards, oiseaux en voie de disparition. Donc, dans sa parcelle, 4 piquets délimitent l’installation du nid du couple. Ils nichent dans les couverts bas pour observer ce qui se passe autour d’eux. L’un est guetteur, l’autre est couvreur et ils s’installent à 180° l’un de l’autre pour avoir la vision totale du champ.


Ils sont là. A l’approche d’une menace, les oedicnèmes quittent le nid. Ce sont des oiseaux mimétiques, ils se plaquent au sol. Lorsque Laurent les aperçoit, ils sont hors du nid mais pas très loin en bordure du champ. Dans le nid, 2 œufs. La couvée durera 1 mois et les petits mettront 1 mois avant de s’envoler.
Avant les o.c. vivaient dans les steppes. Ici, c’est un milieu de substitution. Ils arrivent du Maghreb en principe en mars. Certains partent et d’autres restent. Des rassemblements postnuptiaux  se regroupent dans notre secteur à Muron, Marsais, Vouhé en septembre/octobre.
Actuellement, 2 poussins d’Oedicnèmes criards sont nés à Courbuisson et sont étroitement surveillés et protégés.


Busard cendré©laurent Toquebiol
 

Au dessus des parcelles, plane pour la parade nuptiale, un busard cendré mâle. Sinon il vole plutôt bas. Et quand on le voit amorcer un grand virage, c’est qu’il va foncer sur sa proie. Les busards cendrés arrivent d’Afrique en mars.
     

 

 

Busard St Martin©Laurent Toquebiol

Un autre busard St Martin femelle se déploie un peu loin de nous et l’animateur qui le repère nous permet de le voir évoluer.


    

 

 

 

Alouette des champs©Laurent toquebiol

Les alouettes des champs que nous verrons tout au long de notre parcours, sont bien des oiseaux typiquement agricoles, ils nichent au sol dans différentes cultures. Leur population est en baisse pour plusieurs raisons : la raréfaction des insectes, la chasse, la méthanisation à cause de l’exportation des graines, des déchets, des couverts végétaux. Ce ne sont pas des oiseaux migrateurs, elles descendent seulement dans le sud de la France.alouette des champs

 

Fauvette grisette©Laurent toquebiol

Les fauvettes grisettes, nous les voyons et surtout nous les entendons (comme les pinsons). Elles vont chanter jusqu’en juillet, beaucoup la nuit et au petit matin.
     

 

 

 

 

 

Bruant proyer©Laurent Toquebiol
Un bruant proyer est aperçu. Autrefois, il était très commun en milieu rural mais il voit sa population plutôt en régression. On retrouve son habitat typique dans les paysages semi-ouverts, de milieux diversifiés avec des haies bocagères ou des bosquets. Adultes, ils consomment des graines et des petits fruits, ils donnent à leurs petits des insectes et des larves. Les couples nidifient au sol, le nid est souvent constitué de racines, d’herbes sèches, le fond du nid plein de poils ou de foin. Ce sont des oiseaux qui se mettent en évidence. Mais plus encore, le bruant proyer est une espèce BIO INDICATRICE de la QUALITE des milieux.
Quant à la découverte du milieu agricole, nous avons observé, sur une parcelle de blés durs, les effets des derniers gels de mai. Des dégâts sont visibles sur les épis en haut de la gaine et malheureusement les rendements seront  amputés des grains gelés. Ce phénomène ne s’était plus produit depuis 1995.
Sur une autre parcelle, des semis de tournesols sont juste visibles.  L’agriculteur nous précise qu’il est nécessaire qu’il fasse assez chaud pour que les tournesols lèvent vite et ne soient pas mangés par les pigeons, les ramiers ou les lièvres qui peuvent faire des ravages dans les très jeunes cultures. Les canons effaroucheurs peuvent être et sont efficaces. Le voisinage est loin d’être pour cette solution …
La parcelle de lin ravit les yeux, l’intérêt et le nouvel engouement pour cette plante sont grandissants. Cultivées depuis le néolithique en Asie du sud-ouest, elle remonte en Europe via la vallée du Nil. Après des successions de sélection, elle comprend des variétés dont la production principale est soit la fibre pour le textile ou le chanvre, soit la graine pour l’huile. Stéphane a choisi les graines oléagineuses. Le lin, par son esthétisme, sa naturalité concourent à son intérêt et son image positive. 


Texte : Catherine Barreau

Photos : Aude Simonneau