lundi 29 mars 2021

Des bénévoles pour protéger l'oedicnème criard

Formation de bénévoles de l’association pour le suivi de l’œdicnème criard sur le territoire des deux communes St Pierre d’Amilly et St Saturnin du Bois.

 

Six bénévoles ont participé la matinée du 24 mars à la formation organisée par l’association et animée par Laurent Toquebiol  membre de l’association et animateur LPO. La formation a eu lieu à St Pierre aux abords d’un champ de Benoit Chapot comprenant de jeunes pousses de féveroles sur un sol encore jonché de fanes de maïs récolté l’hiver dernier. Benoit a confirmé le retour récent de migration des œdicnèmes. Il a indiqué les deux parcelles où il a l’habitude de les voir et d’entendre leur chant caractéristique au crépuscule). L’observation à la jumelle a permis d’identifier jusqu’à 8 individus dans le champ mais rien ne peut nous dire que nous avons affaire à des couples car il n'y a pas de dimorphisme entre le mâle et la femelle...

L’enjeu est d’établir un premier état des lieux de la population de ce limicole sur le territoire des deux communes St Pierre et St Saturnin. Plus globalement, la sous-région Poitou-Charentes est considérée au niveau européen comme hébergeant une population d’oedicnème encore significative mais en déclin  qu’il convient de mieux connaître pour la protéger.

Intérêt de la présence de cet oiseau pour les agriculteurs : principalement insectivore, l’oedicnème  criard ne va pas manger les pousses végétales et devient un auxiliaire de culture à protéger.

Pour la nidification  l’oedicnème affectionne les champs assez vastes et ouverts avec une végétation basse où  il pourra dissimuler ses œufs mouchetés posés à même le sol parmi les mottes de terre, les pierres et végétaux clairsemés qui assureront un camouflage idéal (par exemple des champs avec des jeunes pousses féveroles, maïs, tournesol laissant le sol de terre et pierre bien apparent). La ponte a lieu en mars ou avril et la période de couvaison est de trois semaines. Les poussins se développent rapidement et pourront s’envoler dès le mois de juillet avant les récoltes.

La première étape consistera à inventorier les parcelles où s’établissent les oedicnèmes  au retour de leur migration (péninsule ibérique et Maroc principalement) en parcourant les chemins bordant les champs. Un passage par quinzaine sur zone (le matin avant les brumes de chaleur ou en fin de journée). On entendra le cri plaintif de l’oedicnème plus fréquemment au crépuscule. A ce stade en restant sur les chemins, on essaiera simplement à la jumelle d’estimer le nombre d’oiseaux puis de repérer les zones de nidification probables à identifier et protéger par la suite. A cet effet Laurent a distribué à chacun une carte des deux communes sur lesquelles on pourra reporter les informations collectées. Il centralisera les informations qui lui seront transmises par les observateurs qui se sont répartis comme suit :

  • St Pierre d'Amilly : Alain et Ursula
  • St Saturnin du bois : François-Xavier et François
  • Le Coudret : Marie-Claire et Jacques

L’étape suivante consistera à localiser les nids à distance (toujours depuis le bord du champ), en prenant des repère visuels (pas facile car l’oedicnème essaiera de détourner l’attention des observateurs en les aiguillant vers une zone éloignée du véritable nid).

Par la suite, et après une autre formation sur l’approche du nid qui est assez délicate (car il y a un risque de « marcher sur les œufs » tellement leur camouflage est efficace,  il s’agira de  délimiter autour des nids une zone de 4 m² environ qui sera à protéger en essayant d’obtenir le concours des agriculteurs concernés en évitant le passage d’engins jusqu’en juillet sur la zone délimitée par des piquets.

François a filmé la formation et interviewé Laurent pour le film « En quête de nature » sur les regards croisés et différents sur la nature en partage des habitants de SSDB, agriculteurs, chasseurs, randonneurs … tout au long de l’année.

En longeant les champs voisins nous avons pu observer au moins quatre gorge-bleues présents dans un champ de colza fleuri (une magnifique photo a été faite) et dans le champ voisin plusieurs couples de rouge-queues.

Pour plus d’information sur l’oedicnème voir le lien transmis par Laurent avec de magnifiques photos:

https://www.monaconatureencyclopedia.com/burhinus-oedicnemus/?lang=fr

Rappel de l’objet de la formation

Suivi de la population d'oedicnèmes criards sur des zones favorables des communes de Saint Pierre d’Amilly et Saint Saturnin du bois (17700) de mars à juillet 2021.
Laurent Toquebiol de la LPO et membre de l'association assurera le protocole de recherche et une séance de formation pour les  bénévoles.


Pourquoi ?

L'oedicnème criard est une espèce à forte valeur patrimoniale, typique des paysages agricoles français (21% environ de la population européenne) mais dont les effectifs sont incertains à l'échelle de la France et en déclin au niveau local comme le Poitou-Charentes.


Quand ?

Cette étude va se dérouler sur plusieurs années. 1 passage par mois, de mars à juillet - le matin jusqu’à midi (pour éviter les brumes de chaleur) par beau temps ou en soirée quand la luminosité le permet. Peu importe le jour. En pleine journée, ces oiseaux sont visibles mais peu actifs préférant le matin mais surtout le crépuscule.


Comment ? 

La prospection peut se faire à pied, en voiture (à faible allure pour avoir le plus de chance de les voir), à vélo. Besoin d'une paire de jumelles. Il faut absolument rester sur les routes/chemins, rester discret et ne pas rester trop longtemps en pression d'observation sur le(s) même (s) oiseau(x).


Les défis de ce suivi :

  1. Estimer les populations et les succès de reproduction
  2. Implication de bénévoles pour la découverte de cette espèce très méconnue et les prospections.
  3. Implication des agriculteurs pour ceux qui le souhaitent dans la volonté de protéger les nichées.
  4. Protection d'une espèce patrimoniale de nos campagnes, aboutissement de l'enquête (localisation de nid, comptage oeufs, baguage de jeunes (2021) …


Selon wikipedia, l'Œdicnème criard ou œdicnème eurasien, est une espèce d'oiseaux appartenant à la famille des Burhinidae. Cet oiseau limicole est également appelé « courlis de terre » car son cri ressemble à celui des courlis. Il est semi-nocturne et donc souvent difficile à repérer de jour.
Nom scientifique : Burhinus oedicnemus
Statut de conservation : Préoccupation mineure (En diminution) Encyclopédie de la Vie
Classification supérieure : Burhinus
Poids : 460 g (Adulte) Encyclopédie de la Vie
Rang : Espèce
Famille : Burhinidae

Jacques Marchand